ZAZ l’elfe sautillante de retour à Bâle
ZAZ ou peut-être devrions-nous dire Isa à la lecture du titre de son dernier album , le 5ème, qu’elle souhaitait plus personnel ,a enflammé le public de la Bâloise Session pour la seconde fois. Isabelle Geffroy , la petite quarantaine énergique , large sourire partagé avec une assemblée sous le charme , manifestement ravie de la retrouver pour la Bâloise Session après 9 années , a créé l’enchantement . En 2013 , Beatrice Stirniman lui remettait le prix du Jury visant à encourager les jeunes artistes de la scène contemporaine dans la poursuite de leur carrière . Belle intuition ! ZAZ sortait alors son second album Recto Verso porté par les titres On ira et Comme ci , comme ça , rapidement disque de diamant et qui lui valut de débuter une tournée internationale passant notamment par New-York, la Russie , le Japon et plusieurs pays d’Europe.
ZAZ aime créer la surprise : elle déboule non pas sur scène classiquement mais en plein coeur du public , au milieu des spectateurs attablés , puis chausse ses lunettes en cours de concert pour lire – courageusement- un texte en suisse allemand dont j’avoue ne pas avoir compris davantage que Merci ,mais l’effort fut louable .
ZAZ est une personne optimiste à tout prix , une utopiste qui reste convaincue que l’humanité peut progresser en direction du bonheur si chacun y met du sien . Pour la Bâloise , elle propose les titres phares de son dernier album Isa : Imagine, Le Jardin des Larmes , Tout là-haut , Si jamais j’oublie … une succession de confidences douces chargées de mélancolie même si elle est une femme de couleurs vives qui ne veut que vivre libre et rire , chantées alternativement avec force à un rythme effréné ou dans un murmure façon sanglot étranglé, la bande originale de sa vie .
La distorsion entre le contenu des textes et l’accompagnement musical laisse pantois : Les jours heureux …j’ai le coeur lourd comme une enclume …, Le chant des grives , un hymne aux perdants , aux humains qui perdent le chemin de la joie , à ceux qui résistent à la posture ou l’imposture et vont comme ils peuvent .
Avec ZAZ , on part à la pêche miraculeuse aux jolis mots qu’on essaie d’enchaîner à notre mémoire pour les jours où rien ne va plus , où même notre fée nous a abandonné , des jours où on essaie d’accrocher des ailes à nos godasses pour partir tout là-haut et prendre un peu de hauteur pour capter la beauté de ce monde , goûter les étoiles de près . ZAZ y voit clair parce que son coeur lui chuchote à l’oreille comment remplir les silences parfois assourdissants ici-bas.
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